Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

L’hypnose moderne étourdit nos jubilations secrètes
Oh la nuit porte bien conseil
des Ministres et plénitude des exercices
Remaniements
Manigances
Mausolée des sourires
Rien de nouveau à l’ordre du jour

Demandez le programme
Le robot est l'aboutissement du cerveau occidental

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

Et vous Paris Madrid Tanger Gênes Cordoue West Hollywood
Les avions ne permettent pas le voyage
Les rails même sans fin ne permettent pas le voyage
Les ferrys ne permettent pas le voyage
L’autostop même de l’Angleterre à la Nouvelle-Orléans ne permet pas le voyage
Les bus Greyhound torpillent l’infini
mais ne permettent pas le voyage

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

Où est-ce que les tramways de l’âme pourraient conduire nos parts vagabondes ?
qui dira la rénovation des lignes
Je ne suis plus que les voix qui me guident
Périphériques intérieures
comprises

mathématiques amoureuses
faites d'équations à bien des inconnues (bis)

pendant que contre un peu d'or Disneyland achète le silence des dormeurs
nous happe comme des palangres pélagiques
recouvre nos voix sourdes de pelletées arides

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

on l'a dans le baba
Ah si on pouvait retrouver les 40 voleurs
soutien
soutien
soutien
soutien aux braqueurs - de Nice et d’ailleurs
soutien aux brigands qui détroussaient et assassinaient les voyageurs
soutien aux bandits qui s'en prenaient aux bêtes de somme et d’addition
soutien aux hordes barbares qui contrecarrent les plans du complot des cloportes
Souvenirs de la souveraine Florence Rey

Je vous salue qui tirez sur tout ce qui ne bouge pas
Les jours heureux au bout de revolvers encore chauds
Suprématie du combat même singulier
À tort ou à raison
Déraison tordue
Et de la démesure
Car à force de s'en rapprocher
Je me suis brûlé au creuset des possibles
Je finirai pendu à ma corde sensible

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Verdun

Mise à feu
et à sang
On ne s'arrête pas en marche

On m’a dit que le monde avait de beaux paysages mais je l’ai vu de nuit
Et la rue de la soif cristallise mes envies
alors cent ans de saoulitude
allez on y va
Jouer du piano ivre comme d'un instrument à percussion jusqu'à ce que les doigts saignent un peu

et mon hurlement nocturne
peut-être qu’un loup l’entendra

sur les rives et les berges
l'ivresse ralentit
et met au jour
les temporalités particulières de la nuit

Je regarde passer les trains
Express au départ pour Berlin