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Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes d​é​vor​é​s par le feu

by Fine Lame

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1.
Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu L’azur est l’os à ronger des chiens de garde L’azur est l’os à ronger des chiens de garde Oh je crois que la main du destin aurait bien besoin d’une manucure Paraît qu'en ce début de siècle on aurait touché une fin de l'histoire Au final on aurait trouvé là une solution Alors on arpente les déserts la bite à la main Pour voir s’il n’y aurait pas là âme qui vive orifice qui vaille artifice pour un instant rallumer nos feux Ici tout s’accélère À traverser sans cesse sas après sas de sécurité De secousse en secousse on ressasse on ressasse Et les ténèbres obscurcissent Et la lumière aveugle Et nos étreintes éteintes On ne voit rien Pauvres anges aptères nous battons du bout des lèvres Drôles de zèbres sans savane à ventiler notre pourriture On s'incline face à nos pentes naturelles Perpétuelles mutations évanouis l’utopie l’horizon Phylloxera implacable Allo Tango Charlie le chant du monde va pourrissant depuis que le loup est entré dans la bergerie Le chant du monde va pourrissant depuis que le loup est entré dans la bergerie Ici tout s’accélère Aveuglés par les néons des vitrines ceintes de lumière par les saints panneaux publicitaires qui frappent en-dessous de la ceinture Qui dira... qui dira les clairs-obscurs ? Quand on a sacrifié la pureté des vestales et l’odeur sucrée et enivrante des forêts sauvages Perdus dans le théâtre des opérations Les loups blessés tirent sur leur chaines Les loups blessés tirent sur leur chaines Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu Pertes et profits Pertes et fracas Remises en mains sales Bilan des courses : mort sans hoquet Assassinat à pas feutrés L'Occident substitue à l'oppression des tyrans le complot des cloportes La société de gavage scelle dans le béton nos socles célestes
2.
Mais ça les glorieux étendards Les précieux oriflammes Oh que se dilatent nos pupilles Pour notre nation Au fond… au fond Chasseurs cueilleurs du temps des casernes à grand renfort d’inconnus du bataillon tous plus joviaux les uns que les autres Mais positive Oh oui positive Ordre et progrès De la barbarie sœur de lait la modernité te présente son sourire carnassier Combustible du grand incendie de nos fétus de paille ballotés de vents contraires et de dédales calculés aiguillés de métal dans nos bottes de foin On y va Y’a de la suite mais pas beaucoup d’idées dans nos enfantillages du siècle Alors couler à pic à la dérive plus loin des continents Les gréements gaiement répandus au gré des vents perdus en mer Mais les messageries maritimes ne fonctionnent plus Prête-moi ta plume pour me mettre à la page Votre correspondant a raccroché sans laisser de message Un paquet de cigarettes avec un nom dessus Tout le reste consumé Ceps de vigne brûlés dans la nuit Échelles Croix de bois Les parts éprises des conquistadores Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour tout l'or du monde À piétiner de surprenants bouquets de cadavres exquis que de zélés anges ailés s’empressent de dépecer Radieux charniers Je suis comme toi Beyrouth Je danse Le cœur criblé de balles Le métro aérien lancine la voûte céleste Les carcans du jour déchirent la nuit Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes dévorés par le feu
3.
Une main a écrit sur un mur : « la joie est-elle sans raison ? » Plus bas alligators clabaudants s'effondrent Marécages saumâtres Cloaques boueux Tourbières où nous nous enfonçons, suffocants Fleurs putréfiées Danse subtile des murènes et des congrès Femmes objets Gorgones obsédantes Et roses trémières Et bulles papales Je vois des incendies futurs et derrière eux cheminent pyromanes non assermentés face aux osmoses androïdiques rougeoyants de sang versé ne se souciant plus de l'empire Éclatés les fragments d'un sol naturel écartelés sous des bourrasques fières Nous labourés de chair décrépite et de corporations de chasse Nous palmeraies chancelantes sous des soleils ardents Nous arpentons sans cesse des terres désolées Qui n’y sont pourtant pour rien ni pour personne La fin de partie enfermant les chiens jaunes Dans son acharnement thérapeutique la précision horlogère ravage le parquet des terrains vagues à l'âme Mais en traversées exploratoires expiratoires expiatoires nous pénétrerons les vallées du trouble Autour d'une confrérie de gardiens grisonnants de colosses chitineux entrer par effraction Pratiquer la contrebande Éclairer le chemin sur lequel on trébuche d'ivresses et de profondeurs Dans la danse des lanciers perdus olibrius réclamant à cors perdus et à cris inentendus des rapprochements gratuits qui paieront peut-être un jour Alors à la lanterne retrouvée, à la porte qui s'éclaire À l'erreur de transmission dans nos propres frontières Puisqu’on ne sait plus quelles voies prendre parqués dans nos hangars et qu'on a peur de s'égarer plutôt que l'attente en gare restent les portes donnant sur la voie Allez on y va toutes voiles dehors Il faudra libérer les passages passés S’arc-bouter sur les dédales pavés de bonnes intentions Il faudra aussi éviter les tours de chauffe les faux départs les sorties de piste Allez, sans filet Car oh oui sans un doute Le jeu en vaut bien de brûler la chandelle par les deux bouts Alors rallumons les flammes vacillantes Nous franchirons les visages rubiconds les armées d’automates Nous briserons l’air neuf de nos têtes cuirassées Nous arpenterons le sol de nos paumes grandes ouvertes Nous martèlerons le sol du pied nu de nos voix Nous construirons des cités de sable Nous tarirons le fleuve dont on ne revient pas Nous danserons sur des tours invisibles comme des fleurs éclatantes dans la vase stagnante des habitudes ocrées comme la fougue de chair vive constellée d’écorces cérébrales dans un été déployé sous la peau fricative flagellée des brisures de la terre Même si l’aube tarde à venir.
4.
I’ve seen the crows landing I’ve seen the crows landing I’ve seen them all I’ve seen the crows landing over the black and white ravines I’ve seen the crows landing I’ve seen them all Near the little girl and her tricycle her grey and pink tricycle Near the little girl and her tricycle There's a little girl by the well I’m either gonna marry her or send her off to hell There's a little girl by the well I’m either gonna marry her or send her off to hell Near the cement the bricks the mortar The devil dogs skipping the prairie rushing straigh for the deaf city tumbling in the dry seaweed There's a little girl down the well I’m either gonna marry her or send her off to hell and the little spider was leaning on my window pane Talking to me about the jungle Talking to me about the jungle Talking to me about the jungle Talking to me Talking to me Talking to me Talk to me, ad. lib
5.
Follow Me 04:45
Is it any kind of tough? those crazy colors Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away O the merciful savior of all the merciless peacock roaring the tiger in the clear moonlight The blastening void dampening down the hall Division Division Division in ourselves Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away And I saw you on the waterside waving out free tickets to a late-night show The furnace The ice cold Tampering even with the spaceless grand echo The echo The echo The echo shameless and bold Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away The ice-cream parlor waxing thick density of the air like a rushlight the hour of the air the glistening vibe and bumble the weaving the weaving the weaving of old Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away The variety of the soul crawling, longing for helping praying for communication Deep breathing down into the neck Burrowing into the grass Burrowing into glass roofs Burrowing into damp roots of the rainforest The burning axe turning down the turning tables The dove fidgeting with the ash The whispering ashtray The catatonic careless devotee The willful subjects of the night yonder Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away Oh, follow me my dear Follow me follow me my dear and I’ll take you far away I’ll take you far away I’ll take you far away I’ll take you far away If you’re afraid of the wolves don’t go into the woods

credits

released November 29, 2022

Textes, voix : Raphaël Sarlin-Joly
Claviers, piano : Mathias Bourre
Guitare, basse, chœurs : Thomas Gendronneau
Batterie, percussions : Frank Quintard

Enregistré par Lucas Ramos au Studio OneTwoPassIt (Bagnolet).
Mixé par Thomas Lascoux au Studio TLX (Montreuil).
Masterisé par Benjamin Joubert (Biduloscope Mastering).

Photo couverture : Raphaël Sarlin-Joly
Photos intérieur et livret : Aliénor Gasperi

Merci à celles et ceux qui par leur énergie, leur présence et leur soutien ont rendu possible cette aventure.

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Fine Lame Montreuil, France

Brutalité des compositions et poésie imprécatoire.

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